Ca faisait 6 ans que nous n'avions pas de nouvelles de Laurent Sagalovitsch...par conséquent non plus de son héros ou anti-héros Simon Sagadovisch ou Lovitsch (c'est comme on veut) rencontré et découvert dans « Loin de quoi »... Nous l'avions laissé ( je dis « nous » car j'ai conseillé et fait tourner ce livre maintes et maintes fois, l'ai même acheté deux fois et constate aujourd'hui que je ne possède plus un seul exemplaire du Tome 1) partir et vivre sa rupture familiale à Vancouver (au Kanada avec un K) avec ses bitures, son Temesta et ses crises existentielles liées à sa confession judaïque...et surtout son terrible humour (ceci dit...je pense que l'auteur, un « tantinet tortueux » ne doit pas être drôle tous les jours...). Rien n'a changé ou presque et surtout pas le plaisir de lire du Sagalovitsch (ça fait bien ça...DU Sagalovitsch comme on dirait « du » Maupassant ou « du Tchékhov »)...toujours cet humour caustique, jubilatoire, cette écriture imprévisible, géniale ou détestable...Genre je plais, je plais pas...mais si je suis lancé...on ne m'arrête plus, j'écris comme je parle ou comme j'aimerais parler, j'aime les mots (sa description des monuments de Paris au début du livre..humm)... j'aime perdre le lecteur avec des phrases à rallonge, des digressions, j'aime écrire la ou les pensées de Simon qu'on suppose être un peu celles de l'auteur...raconter l'insignifiant et le comique (excellent le passage dans le parc avec les cygnes ou encore les explications avec la brute de vigile à Roissy...), j'aime me morfondre de ma condition, de ma confession, j'aime l'analyse, la psychanalyse...et j'aime en rajouter...toujours et toujours... L'histoire du livre c'est un parcours, une errance; on suit les pérégrinations oisives et existentielles du héros et de sa famille, l'écriture comme prétexte et/ou thérapie?...Simon revient en France sans prévenir ses parents. Après 5 ans au Kanada, il retrouve sa voiture, garée au même endroit, quelques tâches de rouille supplémentaire sur la carrosserie. Il vient secourir le monde, plus particulièrement au chevet de sa soeur, dépressive notoire, avec aussi une autre mission encore plus "noble", salvatrice et drolatique, à savoir, se présenter comme rabbin à chacune des catastrophes humaines qu'il découvre (un crash d'avion à Roissy, un incendie à l bibliothèque de France etc..)... Humour excellent, vraiment ça ne se lit pas, ça se dévore...je me suis littéralement bidonné à certains passages (notamment la demande de nationalité française...), les nombreuses métaphores footballistiques sont succulentes, truculentes, hilarantes, (c'est certain, ça touchera forcément plus un lecteur qu'une lectrice, à moins qu'elle ne soit une fidèle et patiente supportrice des Verts.., quelques pages ou paragraphes de tendresse.. (oui, oui, il en est capable...). 150 pages tous les 5,6 ans...Peut et devrait mieux faire, élève Sagadovisch !!!...enfin Sagalovitsch (cf p 110). Ceci dit, on finit le livre rassuré: il y aura un tome III...Tant mieux et Merci.
Anne Holt, tout comme ses comparses suédois Henning Mankel,Camilla Lackberg ou encore Stieg Larsonn, a l’art de nous faire changer d’air ! Et c’est avec un grand bonheur que cette norvégienne, ex-avocate et ministre de la Justice, se plait à nous perdre au début de ce polar, roman très actuel dans les thèmes d’une société occidentale : une évêque se fait poignarder en pleine rue, un jeune kurde prostitué est retrouvé noyé dans le port d’Oslo, un artiste contemporain est sauvagement assassiné, une jeune femme disparait lors d’un voyage en Australie…de quoi mettre en haleine le lecteur et dérouter l’inspecteur Yngvar Stubo et sa compagne Inger Johanne Vik, maman d’une jeune enfant autiste. Qu’est-ce qui relie tous ces crimes ? C’est ce que va tenter de découvrir Madame Vik puisqu’elle se voit confier une étude comportementale sur les « groupes haineux »…Stubo, lui, mène ses recherches d’une façon officielle puisqu’il travaille dans la police norvégienne.(ce livre présente leur 4ème enquête).
Un homme est retrouvé sauvagement assassiné dans le coffre de sa voiture, une Mercury Turnpike Cruiser modèle 1957 … 40 coups de marteau, le cœur arraché ça vous arrange un homme !! Pas facile d’identifier le corps pour l’inspecteur Verlaine…. Heureusement c’est l’auteur du meurtre qui vient faire le clair de l’histoire et se dénoncer aux policiers, un vieux monsieur qui s’appelle Ernesto Perez…Et Verlaine apprend alors que le cadavre est celui de Mac Cahill, un homme chargé deprotéger Catherine Ducane , la fille du gouverneur de Louisiane et que celle-ci a été enlevée. L’affaire prend une autre tournure et l’enquête est confié au FBI ……Un vrai départ de thriller, le style Ellory,, très détaillé, précis qui décrit à merveille la région de La Nouvelle-Orléans…L’entrée en scène de Perez vaconstruire le livre et donner une envergure géniale à ce roman.
Encore du Echenoz..encore du Echenoz… et j’en finis avec la trilogie des biographies romancées. Après le sport et les arts, cette fois, le brillant auteur s’attaque au monde de la science…Echenoz retrace la vie de Nikola Testa (1856-1943), scientifique de génie mais peu habile avec le monde des Hommes et de l’argent…Nikola nait dans une nuit orageuse, pleine d’éclairs et ainsi nait ce roman et la destinée de son héros, sûrement aussi son goût pour l’électricité. Un extrait…je trouve ce chapitre 1 magnifique…