Le pivot d'Héricy

Mes critiques littéraires

posté le 22-10-2011 à 07:54:18

America de T.C.Boyle

 

 

                               

 

 

T.C. Boyle est un formidable conteur des temps modernes (d'ailleurs ayant lu à postériori sa biographie, on y apprend qu'il a obtenu un doctorat de littérature, spécialiste de Charles Dickens).

Au début de ma lecture, j'ai été surpris par son style d'écriture, fait de longues phrases alambiquées, où les propositions complexes et multiples se juxtaposent, où les appositions sont nombreuses, où parfois l'écart entre le sujet et le verbe se monte à plusieurs lignes: mais tout n'est pas que grammaire avec Boyle.Le vocabulaire est riche, pointu et sa densité stylistique déroute au départ, séduit par la suite.

Comme le titre du roman l'évoque et le résume, "America" présente ce grand pays de l'autre côté de l'Atlantique, pays, espace aux multiples facettes et celle choisie par Boyle traite du sujet de l'immigration mexicaine en Californie. Ce phénomène fait se cotoyer, s'interpénétrer deux sociétés distinctes aux intérêts bien éloignés et compatibles dans leur coexistence jusuq'à une certaine limite...Pour reprendre des propos d'un aimable ministre appelé Brice H. ...tout est presque dit en d'autres termes..."Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes." 

Au Sud donc les "Chicanos" prêts à tout pour travailler, offrir leur existence, voire sacrifier leur vie pour le rêve américain et qui vivent dans des abris de fortune sur cette terre aride, au milieu des canyons inhospitaliers.  Au Nord, dans cette Californie riche et ensoleillée, les Gringos nantis et confortablement installés dans des somptueuses villas sises dans des lotissements entourés de hauts murs, ne se déplaçant qu'au volant de leur 4X4 climatisé !

Et tout au long de ce roman, l'espoir succède au désespoir pour les héros du Sud choisis par Boyle, le couple América et Candido venus dans cette Amérique qui ne veut pas d'eux, mais seulement de leur valeur travail. Au Nord, Delaney est un journaliste tendance "nature et démocrate", sa femme Kyra travaille dans l'immobilier et ce couple vit à l'abri du besoin dans une villa à proximité de la nature....A priori donc, l'existence est tranquille, tout est « safe » pour ces bourgeois mais cela ne va pas durer: Delaney va heurter avec son véhicule le Chicano Candido puis va voir ses chiens dévorer par un coyote, autour de lui les gens s'arment pour se parer d'éventuels intrus...l'eldorado de cet homme doux, proche de la nature est mis en « péril » et lui même, au fil du roman, change, sa tolérance et son avis sur les mexicains se voient contrariés d'une façon très humaine et c'est ce qui est remarquable dans le récit de Boyle. Comment penser en humaniste et agir de façon extrême et contraire?

La fin du roman est un peu grandiloquente, les éléments et la nature reprennent leurs droits et il faut aller jusqu'à la dernière ligne du livre pour ne pas sombrer dans les flammes de l'enfer...

Mon avis général: un beau roman, une histoire traitée très "classiquement" avec un sujet épineux et très actuel...de quoi donner à réfléchir en transposant dans notre société.

 

Prix Médicis Etranger 1997 A noter que le titre original est « The tortilla curtain », le « rideau de tortilla ».

 

 


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posté le 04-10-2011 à 06:30:25

Bleu Catacombes

 

 

                        

 

Dans la série "Saisons Meurtrières", Gilda Piersanti a choisi la couleur bleu pour le titre de son troisième opus. Après le vert de Vert Palatino (à mon avis le meilleur de la série), nous retrouvons l'inspecteur Mariella De Luca, toujours aussi fane des Radiohead et mais un peu moins individualiste puisque définitivement amoureuse d'un bel italien cultivé, Paolo.

L'histoire se situe encore à Rome et cette fois, ce sont des têtes qui tombent (pas moins de 5 ététages), têtes retrouvées à différents endroits de la ville et notamment dans les catacombes, lieu idéal pour retrouver un peu de fraîcheur en cet été caniculaire 2003.

A l'inspecteur De Luca de faire le lien, si je puis dire,entre les assassinats et, s'intéressant plus particulièrement à celui de Massimiliano Fegiz, un des plus grands artistes contemporains italiens, elle va y parvenir, ...naturalmente...Ce lien donc, elle le fera grâce à la référence biblique qu'est Judith, célèbre trancheuse de tête représentée par le Caravage et d'autres peintres italiens.

Puisque dès le début de l'histoire, l'auteur nous livre le coupable, l'intérêt particulier de ce roman réside donc sur le motif et sa découverte par De Luca. Plongée dans le milieu (puant) de l'art contemporain et fouillant un passé nauséabond, l'inspecteur va mettre le doigt sur le problème des limites de la création artisitique...et la perversité de l'Homme sous couvert de...

Sans être un polar exceptionnel, ça se laisse lire, dans la continuité de Vert Palatino donc, pour l'ambiance italienne, la chaleur et les traits particuliers des personnages récurrents et les ingrédients historiques savamment introduits par G.Piersanti.

Prix SNCF du polar européen et Prix Méditerranéen 2007.

 


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posté le 23-09-2011 à 05:46:43

Les chaussures italiennes d'Henning Mankell

 

                                     

 

 

  Les éditeurs sont parfois un tantinet emphatiques sur leur 4ème de couverture et lorsqu'on achète ou choisit un livre, on a souvent l'impression d'avoir entre les mains la dernière petite pépite de l'écrivain immanquable. Dans le cas présent, Seuil n'hésite pas à qualifier "Les chaussures italiennes" de "pur chef d'oeuvre". Et je n'hésite pas non plus.

 

  Henning Mankell a réussi un livre extraordinaire de simplicité dans l'écriture et de profondeur dans les sentiments humains. Tout y passe: l'amour, les regrets, l'oubli, le pardon, l'approche de la mort...un récit de la vie, romancé si parfaitement !

  C'est l'histoire d'un médecin suédois à la retraite qui vit sur une île en solitaire depuis 12 ans, seuls son chien et son chat lui tiennent compagnie. Egalement la visite de l'hypocondriaque facteur Jansson qui vient en bateau ou en hydrocoptère lui donner quelques nouvelles du monde extérieur. Pourquoi est-il là, perdu sur son archipel, pourquoi vit-il en reclus? On ne le sait au départ...la vie de Fredrik Welin est telle depuis si longtemps.

  Un beau matin, notre héros sans l'étoffe du héros, est rattrapé par son passé: il voit apparaître une vieille femme qui marche avec son déambulateur vers sa maison. Elle s'effondre et il la récupère chez lui. Qui est-elle? Qu'est-elle venue faire ? 

  A partir de ces mystères bien banals, Henning Mankell écrit une histoire singulière qui m'a fasciné, rempli. Un homme qui re-découvre sa vie, ce qu'elle aurait pu être, ce qu'il a raté, ce qu'il peut encore réussir.   

  L'écriture est sobre, sans excès, l'écrivain suédois situe son roman dans le Grand Nord, la nature est si présente, il nous entraine dans un intense voyage d'émotions, sans oublier les petits détails poétiques, les enjoliveurs de romance ("les chaussures italiennes"..) qui rendent ce livre encore plus beau.

  La fin du livre est une apothéose, les deux derniers chapitres m'ont énormément touché et je l'ai fermé, presque à regrets, le contemplant, heureux d'avoir été frolé par...la grâce de l'écriture!!!

Un brin emphatique...il le mérite bien!!!

 

 


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posté le 17-09-2011 à 06:29:27

La vie très privée de M.Sim de Jonathan Coe

      
 

 


Ce n'est sans doute pas le meilleur livre que j'ai lu cette année ni le meilleur Coe  (cf  "Testament à l'anglaise"  ou bien "La pluie avant qu'elle tombe") mais un bon cru tout de même. Une lecture placée à la limite supérieure du  loufoque mais aussi un humour anglais qui atteint parfois un excellent niveau. Donc, dans ce livre et à mon goût, des hauts, des bas.

 

 Ce que j'ai aimé, c'est la façon de Coe de placer son personnage dans des situations inédites et pittoresques tout au long de ce "road-book". M.Sim est un voyageur dans l'Angleterre actuelle, un contemplateur de notre civilisation occidentale. J'ai aimé la façon qu'a Coe de se mettre le lecteur dans la poche tout au début du roman en s'adressant à lui ou bien, sur le dénouement un peu attendu, peut-être, mais pied-de-nez final tout à fait délicieux.

 Ce livre raconte l'histoire de Maxwell Sim, anti-héros pour le moins, puisque ce drôle d'homme est tout juste divorcé, au chômage et en rupture avec son père. On le trouve au début du roman, rentrant d'Australie après une visite à son père qui met en lumière son incommunicabilité avec lui. Un voyage en avion drolatique pour rentrer en Angleterre et on découvre alors mieux la vie M.Sim, comblé d'errance, de solitude et du mal-être à revendre. Alors...alors M.Sim se raccroche à toutes les branches pour communiquer allant même jusqu'à dialoguer avec la voix de son GPS (!!!).

 Et puis, le road-book commence avec une proposition professionnelle toute singulière pour M.Sim: traverser l'Angleterre pour faire la promotion de brosses à dents écologiques...Loufoque certes, mais pas tant que cela. Car M.Sim, en pensant à son avenir professionnel, va alors revisiter son passé (lieux et gens)  et grâce à une succession de lettres émergeant du passé, il va comprendre ( et nous également) comment et pourquoi il est un tel homme...si loin de tout et de tous. C'est là que se révèle la vie "très privée", intime et pudique de M.Sim.

 La fin est toute succulente et, même s'il est vrai que ce roman n'a pas une écriture exceptionnelle, Coe fait encore l'étalage de son talent pour écrire une vraie histoire romanesque. Sans atteindre les sommets, et donc, une bonne lecture distrayante.

 

 


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posté le 13-09-2011 à 06:37:07

Les lieux sombres de Gillian Flynn

 

      ♥

 

 

"Les lieux sombres rappellent l'univers de R.J.Ellory dans "Seul le silence". La situation et les descriptions du Middle West y sont forcément pour quelque chose: la proximité des gens et leur rudesse, la nature, le milieu agricole, les traditions des émigrants , tant d'élément qui renforcent la similitude.

L'histoire commence le 2 janvier 1985, jour où, une petite fille agée de 7 ans et nommée Libby Day a vu une partie de sa famille (mère et 2 soeurs ) sauvagement assassiner. Seuls rescapés de cette tuerie, Libby Day donc et son frère Ben qui sera accusé des meurtres. Ben est mis en accusation par sa soeur et condamné à perpertuité.

25 ans plus tard, un homme contacte Libby pour un club appelé le "Kill Club" , une sorte d'association s'intéressant aux affaires criminelles douteuses ou mal élucidées. Cet homme demande à Libby de revenir sur cette fameuse nuit pour raconter ce qu'elle avait vécu auprès des membres du club...et là, la version des faits de Libby va être mis en contadiction et des zones d'ombre vont apparaître. Libby se met alors à douter fortement de la culpabilité de son frère, toujours en prison.Elle décide alors de faire la lumière sur cette nuit quelques 25 ans plus tard.

 

Le récit alterne entre le présent qui raconte l'enquête de Libby sur cette fameuse nuit et le passé, c'est-à-dire la nuit du 2 janvier 1985 racontée heure par heure, soit par Ben le frère accusé, soit par Patty, la mère.

 

Ce roman se lit très facilement (il faut juste jongler d'un narrateur à l'autre et passer de 1985 aux années 2000), le style de Flynn est très agréable, les personnages sont bien campés, le côté provincial américain et sa pauvreté culturelle sont bien rendus, l'atmosphère est idéale pour un thriller dont le dénouement est tout à fait extra. Bravo !

 


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christian louboutin knockoffs   le 23-09-2011 à 05:58:12  #


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posté le 22-08-2011 à 06:35:55

Zombies de Bret Easton Ellis

 

                                    ♥...!


Autant j'ai été séduit par "Lunar Park" que pour "Zombies"..je ne peux en dire la même chose. Vraiment peu d'intérêt pour ce roman et le fait de l'avoir lu en partie sur la Croisette n'y a rien changé.

 

Non plus la critique pleine de louanges et d'admiration en 4ème de couverture du très mondain et pédant et drogué F "Bègue-béderre" !!!

Qu'est-ce que "Zombies"? Ce livre décrit la vie de personnages surfaits et décadents qui passent leur temps à ingurgiter des drogues et de l'alcool pour ne pas sombrer ou pour sombrer plus vite. Tout se passe à L.A...on porte des Wayfarers..on roule en Porsche...c'est le monde de la publicité, du cinéma, de la mode, du monde musical etc... Ce livre est donc une vaste galerie de gens décalés qui mènent une vie dépravée (donc ça plait à "Bèguebéderre"), l'auteur racnte leurs soirées tragiques, leurs errances et aussi leurs décès parfois. Il fait s'entremêler les personnages dans les différents chapitres qui sont des petites nouvelles et j'avoue qu'essayant de trouver des liens entre eux, je m'y suis perdu (mais peut-être était-ce le but?). Que dire du style? C'est très simple, froid, des dialogues très fades, des descriptions d'un monde surfait et finalement assez peu dérangeant.

Voilà...à éviter...sauf sur une île déserte...

 


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posté le 18-08-2011 à 07:27:56

Vert Palatino de Gilda Piersanti

 

                     

 

 

 

 

 

Ce polar à l'italienne est le deuxième volet de la série des "Saisons meurtrières": "Rouge abattoir" étant le premier, s'ensuit  ce roman que j'ai beaucoup aimé, ensuite "Bleu catacombes" et pour finir "Jaune Caravage".

Un polar à l'italienne donc, et c'est vraiment très réussi. Une ou plutôt plusieurs intrigues se proposent au lecteur et à la très atypique inspectrice Marielle De Luca, une femme célibataire, la trentaine, sans doute jolie ou plutôt pleine de charme qui a la toute confiance de son supérieur hiérarchique le commissaire

Tout commence par la disparition d'une petite fille appelée Sarah dans le Corviale,la plus célèbre barre d'immeubles de Rome. (en photo dans l'édition originale du livre, éditions Le Passage, c'est un véritable paquebot, folie d'architectes délirants). Aucune piste, aucun indice alors notre inspectrice se rend sur les lieux et s'y fait sauvagement agressée. A part fort! L'homme qui souhaite la tuer est retrouvé lui-même au pied du "Corviale" un peu plus tard, mais ce n'est pas la chute qui l'aurait tué mais...

Voilà, ça file à tambour battant dans ce printemps meurtrier et pourtant la pluie n'arrête pas de tomber. Rome sous la pluie, c'est possible? Mariella De Luca mène alors son enquête sur plusieurs fronts, notamment auprès de la famille de la petite Sarah; parallèllement à cela, elle essaie également d'élucider le meurtre d'un pédophile dans un appartement de ce même "Corviale", et puis on suit aussi les recherches au sujet de son agresseur ....Y a-t-il un rapport entre ces trois affaires? C'est ce que Mariella tente de savoir et pour ce faire,  elle doit tenter de tisser des liens...et on est réellement captivé par l'intrigue.

G.Piersanti offre un récit à l'intrigue vraiment riche, le dénouement est excellent et l'onsavoure ce livre jusqu'à son dernier chapitre.

De plus, elle met toute l'Italie en exergue; dans les descriptions de la ville de Rome, à travers les traits de ses personnages (petites manies de consommation alimentaire), la passion de cette ville et des romains pour le football...c'est extra.

J'ai eu le plaisir de lire ce livre en Italie, lieu de mes vacances, un vrai régal!

A noter que l'édition originale propose 2 photos N.et B. des lieux de l'enquête et un mot extrait de chaque (belle) page d'écriture est inscrit en haut du texte..original.

Ce livre a reçu le Prix du livre policier dans la ville 2006; Prix SNCF 2005 (mais c'est mieux qu'un roman de gare!!!).

 

 

 

  Le Corviale à Rome, 1 Km de long!
 
Pour plus d'info sur le Corviale :http://patrimoine-xx.culture.gouv.fr/pages/savarchiv.php

 

 

 


 

   

 

 


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posté le 17-08-2011 à 06:49:16

Origine de Diane Abu Jaber

 

               

 

 

 

  Un thriller différent, tout en ambiance. Loin des descriptions de corps mutilés et autres atrocités habituelles, loin des chasses à l'homme et des poursuites impitoyables. D'ailleurs, pour son premier livre, Diane Abu Jaber n'a pas vraiment écrit un thriller. Si le poids psychologique est important dans ce genre de livre (on aime trouver un héros tourmenté, des personnages ambigüs, des indécisions et des questions, le tout participant au suspense), on peut dire qu'avec "Origine", il le remplit.

Ce livre est écrit à la première personne et nous suivons la vie et les réflexions de Lena Dawson, une jeune femme très fragile et introvertie, qui vit avec son lourd passé puisqu'elle est orpheline. Travaillant comme spécialiste des empreintes pour un service médico-légal, elle va être dépécher et plonger dans une affaire de décès de bébés. A partir de là, sa propre histoire (ses origines...) va croiser la route de l'énigme à résoudre; le passé de Lena se mêle au présent, les recherches renvoyant à son histoire personnelle et celles de l'enquête vont se trouver mêlées. Alors, les décès son-ils naturels? accidentels? le fait d'un "serial killer"? Et Lena, va-t-elle découvrir son histoire? Voici la ou les problématiques de ce livre.

J'ai apprécié le début de l'histoire, c'est vrai qu'on sort des sentiers battus et l'écriture de D.Abu Jaber est belle, rythmée, variant parfaitement les descriptions des lieux, les mises en place des personnages et les dialogues. L'atmosphère est bien rendue, il fait froid en cet hiver à Syracuse, près de New York...mais...

Mais peut-être un peu trop froid, à l'image générale de ce roman, car ce livre, au bout de cent pages, s'essouffle un peu car on ne suit plus le fil de l'histoire. Trop d'introspections à mon goût. Ce livre m'est apparu comme excessivement féminin; l'héroïne est froide, distante et j'ai bien eu du mal à la cerner.

Au final, ce n'est pas un excellent roman mais il n'est pas "mauvais" non plus, même pas médiocre, plutôt bien écrit. Je n'en suis pas sorti pleinement satisfait malheureusement car la toile de fond ne m'a pas totalement convaincu.

Une réflexion à part à propos des 4èmes de couverture. Les éditeurs, et Sonatine qui en est un bon également, nous décrivent chacune de leurs parutions comme étant la plus exceptionnelle, la plus aboutie la plus novatrice...Bon, il faut bien accrocher le lecteur mais parfois, c'est un peu exagéré il me semble.

 

 


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posté le 05-07-2011 à 07:06:25

Homo Erectus de Tonino Benacquista

 

 

                      

 

 

 

 Décidément les lectures françaises des auteurs français ne m’atteignent pas ou rarement (cf Sagalovitsch/ Echenoz...)…et encore un ! Pour faire court, car je n’ai même pas envie d’écrire une critique plus détaillée et pointue de ce livre, il s’agit d’un roman montrant la difficulté des relations entre femmes et hommes. Seule originalité…on voit cela du côté des hommes…pourtant, en général, ce sont les femmes qui en parlent le mieux ? ou éprouvent le plus le besoin d’en parler ?

Ceux-ci  (ces fameux hommes..on se demande vraiment quel type d'homme aimerait se mettre à nu de cette façon plutôt que d'aller faire un tennis ou boire une bière..bref!) ont pris l’habitude de se retrouver le jeudi soir et forment un groupe de paroles où chacun, anonymement et quand il le désire, vient parler de sa vie conjugale ou sexuelle ou amoureuse ( ou les trois ; en tout cas…la Femme est au cœur du débat !). L’auteur extrait de ces réunions trois hommes  qui vont devenir amis -Yves Lehaleur, Denis Benitez et Philippe Saint-Jean-  dont nous suivons les péripéties suite à leur rupture avec leurs femmes ou plutôt avec le monde des Femmes.

 Yves, mari trompé, va se plonger dans la découverte physique des femmes en consommant nombre de prostituées ; Denis, célibataire n’ayant jamais saisi l’occasion de se lier à une femme car trop angoissé, étant en perpétuel questionnement, trop à la recherche de la perfection, trop confronté à la diversité des Femmes etc… va renter chez lui un soir et trouver une femme qui va venir envahir sa vie et habiter chez lui; et enfin Philippe, philosophe et éminent sociologue à la Henri-Lévy ou Ferry, va vivre un grand Amour avec une top model futile et vénale (son Arielle Dombasle !).

J’ai trouvé cette lecture pleine de clichés…les personnages ne sont vraiment pas attachants, ne montrent que des surfaces bien pales, bien délimités, une galerie de personnages stéréotypés et très...parisiens. La lecture est morcelée de scénettes sans lien , sans croisement entre les trois différentes histoires…et une fin toute plate… Il parait qu’il faut saisir la dérision, l’humour dans ces lignes...et bien...je ne dois pas avoir un humour à la Tonino.. !

Allez, vite, retraversons l’Atlantique !!!

 


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posté le 29-06-2011 à 04:30:30

Le Club des Incorrigibles Optimistes de Jean-Michel Guenassia

 

 

                         

 

 

 

 

Je continue dans le roman français…avec ce pavé de 750 pages que j’ai trouvé long, long long. L’amputer d’un tiers n’aurait rien gâché au plaisir de lire ce livre, (si tenté qu’on en trouve un) et à l’estime porté une fois le « bottin » achevé…Certes je n’écris pas une introduction très louable de ce livre qui est pourtant original pour la période traitée.

 

Nous sommes en 1959, l’Europe panse ses plaies, le peuple algérien se révolte et gronde.

Michel, élève au lycée Henri IV à Paris, fréquente régulièrement les bars  pour y jouer au baby-foot et écouter de la musique. Dans l’arrière salle du café s’est organisé un club d’échecs dont les membres sont tous des refugiés politiques venus principalement des pays de l’Est…Il y a donc Igor, Werner, Pavel, Imré, Sacha et bien d’autres qui ont tous leur histoire dans cette France en reconstruction.  Michel , adolescent épris de littérature mais en rupture avec son entourage, partage ses moments de détente au Cercle.

Voilà globalement ce qui constitue la trame de ce livre avec deux reproches principaux : il y a trop de thèmes traités, du coup , chacun est dilué…les différentes histoires des réfugiés, le communisme  (nous sommes en pleine guerre froide) , Michel et ses amoureuses, Michel et sa famille pieds-noirs, le frère de Michel qui déserte, les études de Michel, ses lectures etc…n’en jetez plus ! Ma deuxième critique se situe au niveau des personnages que j’ai trouvés traités très froidement,  notamment le héros qui traverse les scènes à distance comme un étranger, un spectateur.

Reste que j’ai apprécié tout de même le côté historique du livre décrivant une période un peu sombre de la France gaulliste et qui est, personnellement, déterminante dans la constitution de ma famille…

 


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HERMINE  le 29-06-2011 à 07:02:37  #

merci car ce blog est nécessaire à nous dévoreurs de livres hétéroclites comme moi qui parfois achetont des livres que nous regrettons ensuite car l'histoire parraissait bien, mais la façon de la développer peut se montrer parfois decevante; à bientot peut etre

 
 
posté le 20-05-2011 à 06:01:14

Gataca de Franck Thilliez

 

                        

  

« Gataca » est la deuxième partie du dyptique écrit sur le thème de la violence par Franck Thilliez..et ce roman m’a beaucoup plus accroché que le premier (« Le syndrome E »).

Dans ce thriller scientifique, on retrouve les deux enquêteurs récurrents, à savoir Franck Sharko et Lucie Hennebelle, unis dans leur histoire tragique et leur quête de la vérité. L’histoire est moins alambiquée que dans le premier tome, l’intrigue est traitée d’une façon plus continue et cela est plus facile à suivre dans le chassé-croisé de l’enquête menée par les deux policiers ou ex-policiers…Comme il l’explique à la fin du roman, Thilliez a écrit un livre particulièrement bien documenté sur l’Evolution de l’Homme et a dû se plonger dans différents domaines du monde scientifique : anthropologie, paléontologie, biologie…Alors il y a des passages très scientifiques bien sûr, mais l’auteur vulgarise assez bien tout la partie technique (là où l’on parle d’Adn, de génôme, de

L’idée de Thilliez pour écrire ce roman semble lui venir de son envie de trouver une explication à notre violence qui se perpétue depuis Cro-Magnon…alors comment l’expliquer ? est-elle innée, est-elle en nous, dans nos gènes ou bien…fait-elle partie de notre culture ? Le grand débat de l’acquis et de l’inné… Thilliez livre donc des tentatives d’explication à travers cette histoire, montrant jusqu’où la folie scientifique peut mener les hommes.

Un très bon thriller donc, un des meilleurs de l’auteur donc...mais je ne connais que les deux derniers. D’après d’autres critiques qui apprécient Thilliez, pour retrouver un roman d’une même veine, il faut remonter dans le temps et lire  "Deuils de miel » ou « Train d’enfer pour ange rouge ». A suivre…mais je crois qu’après les lectures d’Ellory et de Thilliez, je vais arrêter momentanément les histoires noires de ces romans policier.

 


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posté le 13-05-2011 à 05:38:16

Les Anonymes de Roger Jon Ellory

 

 

        ♥

 

 

Roger Jon Ellory est un véritable maître du thriller. Même si cette troisième sortie en France est moins réussie que ses deux premiers chefs-d’œuvre ( Seul le silence et Vendetta), c’est tout à fait relatif car ce roman n’en reste pas moins un excellent livre noir et…policier. Enfin, c’est plus que cela…Ellory, comme dans Vendetta, utilise le contexte historique des Etats-Unis pour situer son récit. Il a l’art de faire vivre les méchants dans les tourmentes de l’Histoire américaine, -la mafia précédemment dans Vendetta, et cette fois la C.I.A. et le conflit au Nicaragua…et comme c’est écrit sur la quatrième de couverture, en dévoiler plus serait criminel…donc…chut...

N’empêche que John Robey , le principal protagoniste du roman, à priori le « méchant », est présenté de façon si humaine, si profonde, qu’on est aussi proche de lui que d’Henry Miller le flic, « le gentil ». Et Ellory a l’exceptionnel talent d’écrivain pour ne pas nous promener dans une histoire conventionnelle…certes, 4 meurtres commis en un an et l’on pense fatalement à un sérial killer … et bien non ! Ce serait tellement commun…tellement peu imaginatif !… et tout le long de ce livre, il nous prend à contre-pied d’un récit qui serait trop pressenti, trop entendu…Avec Ellory, on est toujours dans la découverte, pas dans le rabâchage des clichés, des polars « resucés »…

La première partie du roman nous présente, de front, l’enquête que mène les inspecteurs Miler et Roth sur les meurtres de ces 4 femmes et l’histoire de John Robey qui se raconte , qui livre à pas de loups quelques confidences sur sa vie…celui que l’on va supposer être le meurtrier…et puis, arrivé vers la 400ème page, c'est enfin la rencontre entre Miller le flic et Robey le suspect qui se fait dans une cafétéria de Washington  -là, je me suis dit, mince, encore 300 pages mais que va-t-il bien pouvoir se passer encore ?-...alors tout le talent  d’écriture d’Ellory se met en action…l’échange entre les deux hommes, ce double jeu du chat et de la souris (entre le flic et le supposé  meurtrier mais aussi entre le lecteur et l’auteur) est franchement une merveille…le doute qui s’installe dans la tête de Miller…et peu à peu tout se dévoile, ce qui est appelé par Ellory  « le monstre »  est enfin présenté…Le dénouement est à la hauteur de ce livre…Ellory est un maître…Bonne lecture !

 


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posté le 29-04-2011 à 06:52:52

Prodigieuses Créatures de Tracy Chevalier

 

                        

 

C’est avec beaucoup de plaisir que je suis pleinement rentré dans le monde des …fossiles… !!! Tracy Chevalier (que l’on compare à Jane Austen, mais je n’ai jamais lu Jane Austen) a écrit un beau roman tirée d’une histoire vraie.

Ce récit se déroule au début du XIXème siècle à Lyme Régis , ville du bord de mer au sud de l’ Angleterre et retrace la vie de Mary Anning, , qui va devenir la plus célèbre chasseuse de fossiles de cette époque. D’une condition sociale basse, sa passion va la conduire à fréquenter la bourgeoisie de l’époque et entretenir une amitié avec une certaine Miss Philpot, passionnée elle aussi par les fossiles. Toutes deux vont glaner sur les récifs du Dorset les différentes ammonites, belems, poissons fossilisés ou morceaux de vertèbres, Mary pour gagner quelques shillings et faire vivre sa miséreuse famille, quant à Miss Philpot c’est simplement pour occuper sa vie de rentière. Et puis  Mary, affinant sa technique de recherche, va alors faire la découverte de ce qu’à l’époque on nomme encore un…crocodile et une tortue fossilisée…Les scientifiques anglais et français (le célèbre naturaliste Cuvier notamment) vont s’intéresser de plus en plus près  aux découvertes de Mary et conclure que les squelettes trouvés sont ceux d’un ichtyosaure et d’un plésiosaure, créatures remarquables disparues qui vont mettre à mal les théories religieuses développées en ce début de XIXème siècle. Dieu ayant crée le monde en Six Jours,  les gens à cette époque avaient du mal à concevoir que des animaux avaient pu vivre sur Terre avant eux et disparaître.

Tracy Chevalier a écrit un remarquable roman, une histoire très passionnante ; j’ai vraiment aimé la façon de décrire le contexte historique (la société anglaise de l’époque), les « balbutiements » de la Science (ce qui nous semble évident aujourd’hui a enclenché une véritable révolution mentale), la relation entre la jeune fille Mary et Elizabeth Philpot, jeune londonienne s’enfermant dans sa situation de vieille fille,  «  Prodigieuses créatures » fait passer un excellent moment de lecture.

Je reviendrai  vraisemblablement vers cette auteur captivante ; « La jeune fille à la perle » m’a l’air intéressant…

 


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posté le 20-04-2011 à 07:42:16

Regain de Jean Giono

 

 

                        

 


 

 Un roman d’une autre époque (1930)…un récit de notre enfance, une histoire simple qui sent la Provence, qui respire la nature et les hommes. Quand j’ai lu ce livre, j’ai cru entendre la voix chantante de Fernandel me raconter cette histoire, j’ai cru voir les images noir et blanc d'un vieux Pagnol, voir Raimu, Orane demazis ...Regain c’est avant l'histoire de la nature, une nature hostile,  un plateau difficile d'accès où souffle en permanence le vent, il est froid et glacial quand il n'st pas étouffant le chaud plombant la rocaille et les buissons d’aubépines ou de genévriers, , les animaux sauvages sur leur terrain, leur territoire.Et sur cette terre que Giono décrit si puissament, Regain, c’est aussi les Hommes... c’est le petit village d’Aubignane perché sur le plateau, hameau abandonné par ses habitants partis en bas, à la ville. Les conditions climatiques (il est beaucoup question du vent), les terres si dures à travailler, l’isolement et la solitude ont conduits les Hommes à partir…seul le dénommé Panturle croit encore possible la vie sur ces hauteurs…La solution arrivera-t-elle d’en bas, du vieux Gédémus, le rémouleur qui chaque année parcourt les villages du plateau afin de proposer ses services ? Et puis, cette année, il monte accompagné d’une jeune femme prénommée Arsule…  Le Panturle va-t-il pouvoir prendre « Femme »  et faire revivre la Terre ( il y a une jolie symbolique dans le livre).  Y’aura-t-il à cette occasion une renaissance, un « Regain » de vie sur le plateau ?

 Ce livre est le troisième volet de la trilogie de Pan ; « Colline » et « Un de Baumugnes » étant les premiers récits provençaux. A noter qu’il n’existe pas d’édition en DVD du film réalisé par Pagnol en 1937 et que savourer cette lecture avec une vieille édition jaunie de1942 en renforce le plaisir.

 


Commentaires

 

FleurdeMot  le 25-12-2011 à 21:23:44  #   (site)

j'aime ce livre et aussi le film avec fernandel,bonne soirée;

 
 
posté le 02-04-2011 à 07:50:12

Le syndrome E de Franck thilliez

 

 

                                            

 

 Avec ce polar, on retrouve les qualités (et les défauts) des romans « Thriller  à la française » ; ainsi Franck Thilliez peut-il au même titree que ses compatriotes Romain Sardou ou Maxime Chattam au rang de maître du suspense et du sérial killer réunis ! Enfin presque...C’est le premier roman que je lis de lui, et j’ai un sentiment assez partagé, ce livre m’a plu mais ne m’a pas emballé même si l'intrigue est bien menée, plutôt haletante. L’originalité de l’intrigue qui tourne autour du visuel, du cinéma, de l’œil est un bon point, mais Thilliez y rajoute tant de domaines…et le scientifique …et la Légion Etrangère…et les services secrets… et la folie humaine… tout cela pour découvrir ce fameux syndrome « E »…J’ai eu du mal à trouver de la crédibilité à cet enchevêtrement de pistes, une enquête qui part en Egypte ,au Canada…qui fait allusion à la CIA..aux massacres du Rwanda...A trop s’éparpiller…

Et puis, dans ce livre il y a surabondance des ingrédients du polar actuel, notamment au niveau des personnages, cet attrait exagéré pour les rendre humain, au risque même de surhumaniser les héros…lui ou leur trouver des particularités exagérées, des signes distinctifs hors norme…Thilliez en fait peut-être un peu trop dans ce domaine. Cette fois-ci donc, il y a deux enquêteurs principaux, un homme baroudeur devenu solitaire nommé Franck Sharko (ça claque !) qui vit avec ses délires schizophréniques (il parle à..un être invisible appelée Eugénie..) et une femme Lucie Hennebelle qui essaie de mener de front ses deux vies, professionnelle et privées (elle jongle entre l'hôpital où une de ses filles jumelles est en surveillance pour trouble de alimentation et..le commissariat..).

 Tout commence par un achat auprès d’un collectionneur de vieux films 16mm par l’ex petit copain de Lucie, ...s’ensuit le visionnage d’un vieux court-métrage de 1955 qui le rend aveugle …La police est prévenue…que s’est-il passé ? Le court-métrage est pour le moins étrange et glauque et l’analyse du film révèle l’insertion d’images subliminales choquantes qui rendraient donc aveugle…Lucie remonte à l’origine de la conception du film mais pas si simple… les assassinats et cadavres s’enchainent… atrocement mutilés, certains se retrouvent énucléer, et pour brouiller les pistes, les auteurs des meurtres poussent le vice et la symbolique jusqu’à leur remplir la cavité de l’oeil avec du film cinéma !!!...Parallèlement à cela, 5 cadavres sont retrouvés près de Rouen, (à Gravenchon , ça ne s’invente pas !), sans mains, le crâne fendu en deux et sans cerveaux,  là encore les yeux, le cerveau ont été prélevés… Quel est le lien entre les deux affaires ? C’est ce que vont chercher à comprendre les deux enquêteurs dans une enquête qui les mènera de Lille à Marseille en passant par les continents africains et américains…(ils auraient pu faire un tour en Chine aussi ??? en Russie ?).

La fin du livre est originale et appelle une suite qui est prévue pour avril 2011..  "Gataca"…!!! à suivre donc…sans précipitation...

 


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