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Titre du blog : Le pivot d'Héricy
Auteur : laugo2
Date de création : 12-04-2009
 
posté le 13-04-2014 à 08:58:19

Compagnie K de William March

 

 

 

 

 

  William March a 24 ans lorsqu'il s'engage dans l'US Marine Corps  (les fameux "Marines") et vient combattre en France en 1917. Il en aura 40 lorsqu'il publiera cet ouvrage tiré de sa propre expérience de la guerre , roman situé entre le documentaire et la fiction.

  Si les livres sur la 1ère guerre mondiale sont légions, l'idée de ce livre est tout à fait originale dans sa forme. L'auteur va présenter la Grande guerre en traitant d'une suite de points de vue, de points de vie...en tout, 113 moments, témoignages des 113 soldats de la compagnie K, compagnie militaire américaine envoyée sur le front de la guerre en 1917.

  Le livre commence par une revue d'effectifs...Sont listés les noms et grades de tous les soldats..."soldat Joseph Delaney, soldat Rowland Geers,caporal Jerry Blandford, caporal Pierre Brockett, soldat Archie Lemon...etc". Il y a des lieutenants et un capitaine aussi, et même page 162, le récit du soldat inconnu.

 Chaque homme livre donc son témoignage en une ou deux pages, rarement plus: du recrutement sur le sol US à l'embarquement pour la traversée de l'Atlantique, là où l'humeur de chacun est encore positive et optimiste jusqu'aux pires moments des combats et des atrocités. Et puis, les dernières anecdotes concernant le retour au pays, la guerre alors finie. Chaque soldat raconte son vécu, ce sont comme des flashes de vie sur une guerre.

  Alors il est difficile d'extraire une histoire plutôt qu'une autre tellement chaque texte est bouleversant et nous fait prendre conscience de la stupidité de cette guerre extrême, où chaque homme n'est qu'un pion obéissant à des ordres aveugles, où chacun tente d'échapper à son destin et où chacun revient meurtri à jamais une fois le chaos arrêté.

  J'ai choisi aléatoirement ou presque 3 extraits de ce livre, choix chronologiques pour imager la retranscription de l'avant, du pendant et de l'après de cette guerre inhumaine..(ou trop humaine?). Le premier est sans doute autobiographique même si le soldat cité est le Soldat Joseph Delaney.

  " Au début, ce livre devait rapporter l’histoire de ma compagnie, mais ce n’est plus ce que je veux, maintenant. Je veux que ce soit une histoire de toutes les compagnies de toutes les armées. Si ses personnages et sa couleur sont américains, c’est uniquement parce que c’est le théâtre américain que je connais. Avec des noms différents et des décors différents, les hommes que j’ai évoqués pourraient tout aussi bien être français, allemands, anglais, ou russes d’ailleurs."

 

  L'atrocité de la  guerre avec Mark Mumford...

   " Bernie Glass, Jakie Brauer et moi, quand on a sauté dans la tranchée, on a vu personne sauf un tout jeune Allemand rondouillard qui était mort de trouille. Il était en train de dormir dans un abri et quand on a sauté, les baïonnettes fixées à nos fusils, il est sorti de son abri en courant [...] Jakie l'a rattrapé [...] et Bernie a fait mine de l'attaquer avec sa baïonnette deux ou trois fois, juste pour lui faire peur et je peux vous dire que ça a bien marché [...] Il nous a suppliés dele laisser partir, mais on lui a dit que c'était pas possible [...]Alors il a dit qu'il préférait être tué tout de suite, parce que les Américains tranchaient les mains et les pieds de tous leurs prisonniers. De votre vie, vous avez déjà entendu quelque chose d'aussi idiot? [...] Bernie s'est mis à rire:

- J'ai une idée : on va s'amuser un peu. Dis-lui que d'après le règlement, quand on fait un prisonnier, on doit lui tailler ses initiales sur la peau du ventre avec un couteau de tranchée ! [...] j'ai bien cru que le gamin allait tourner de l'oeil. Il est devenu tout pâle et il s'est mis à gémir[...] et puis il a déboutonné sa tunique et on a vu qu'il portait un ceinturon "Gott mit uns". Jakie le voulait en souvenir. [...] Bernie a dit:

- Tu peux pas faire ça,ça serait du vol.

- Bon d'accord je vais lui acheter alors.

 [...] Mais quand Jakie s'est penché pour défaire la boucle du ceinturon, le petit gamin allemand a poussé un cri et lui a tranché la gorge d'une oreille à l'autre avec un couteau qu'il avait caché sous sa tunique !"

 

  D'autres ont eu plus de chance que le dénommé Jakie Brauer. Notamment le soldat Howard Bartow.

" Pendant tout le temps où j’ai été sous les drapeaux, j’ai été pris dans un seul barrage. Je n’ai pas utilisé mon fusil une seule fois. Je n’ai même jamais vu un soldat allemand, à part quelques prisonniers à Brest dans un camp. Mais quand on a défilé à New York, personne savait que je n’avais pas vécu ce qu’avaient vécu les autres gars de la compagnie. Et moi aussi j’ai eu droit aux vieilles gâteuses qui versaient leur larme et aux roses lancées à la tête des combattants, au même titre que Harold Dresser, Matt Passy ou Jack Howie. Faut savoir se servir de sa cervelle dans l’armée si on veut survivre ! »

 

  113 histoires, 113 points de vue qui font de ce roman un témoignage multiforme poignant: récits de combats, récits évoquant le rapport à la hiérarchie, à l'amitié entre soldats, textes montrant l'atrocité de la blessure et de l'amputation, écrit traitant du rapport à la religion dans ce contexte où Dieu est si absent, manifeste patriotique exalté à la gloire des USA, réflexions sur l'atrocité de la guerre...

 

C'est à lire. C'est superbe.

in allemand escaladait le parapet et partait en courant. Au bout d'un moment, j'ai repris mes esprits et je me suis mis à lui courir après. J'aurais pu lui tirer dessus facile, mais c'était encore trop bien pour cette ordure. [...] Il a presque réussi à me faire perdre mon souffle, mais j'ai fini par le rattraper. Je lui ai enfoncé ma baïonnette dans le corps une fois et puis deux et puis encore. Et après je lui ai frappé le crâne avec la crosse de mon fusil. C'était un sale coup de traître, couper la gorge de Jakie comme ça." (Pag
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Quand j'ai vu Jakie Brauer tomber, et ses artères qui crachaient le sang contre la paroi de la tranchée comme un poulet quand on lui a arraché le cou, ça m'a tellement surpris que je suis resté planté comme un imbécile pendant que le
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Quand j'ai vu Jakie Brauer tomber, et ses artères qui crachaient le sang contre la paroi de la tranchée comme un poulet quand on lui a arraché le cou, ça m'a tellement surpris que je suis resté planté comme un imbécile pendant que le gamin allemand escaladait le parapet et partait en courant. Au bout d'un moment, j'ai repris mes esprits et je me suis mis à lui courir après. J'aurais pu lui tirer dessus facile, mais c'était encore trop bien pour cette ordure. [...] Il a presque réussi à me faire perdre mon souffle, mais j'ai fini par le rattraper. Je lui ai enfoncé ma baïonnette dans le corps une fois et puis deux et puis encore. Et après je lui ai frappé le crâne avec la crosse de mon fusil. C'était un sale coup de traître, couper la gorge de Jakie comme ça
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Commentaires

christineb le 14-04-2014 à 21:43:42
Un beau document...

Bonne semaine.