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Une lecture qui m'a été proposée par une élève de ma classe.
C'est un livre autobiographique du célèbre navigateur Yves Parlier qui profite de sa participation à son troisième Vendée Globe (course en solitaire) en 2000-2001 pour raconter sa course autour du monde.
Ce livre est aussi le récit de sa vie depuis sa plus jeune enfance. Yves Parlier évoque sa jeunesse et son cheminement jusqu'à cet énorme exploit sportif. C'est aussi un livre complet et bien écrit qui parle de la mer.
"Partir, comme si je renversais une frontière, pour mieux la reconstruire lorsque je reviendrai. Je sais qu'en mer, il n'y a plus de ruptures. Entre les jours et les nuits qui se succèdent, les semaines et les mois qui courent après le temps. Juste suivre le chemin que me tracent les vents et les courants, le mouvement perpétuel de la Terre autour du Soleil. En mer, lorsque je ne vois plus les côtes, c'est l'infini de la planète qui me regarde avancer. Partir pour un tour du globe, cela ne se compare à rien d'autre. " C'est beau, non?
Ce livre n'est pas simplement un road-book à travers les océans, le récit d'une course ou un manuel de navigation. Yves Parlier parle de ses passions, de ce qui l'a mené à vivre cette vie d'aventurier et à devenir un héros des temps modernes. Question littérature, la lecture dans ses jeunes années du livre d'aventures "Damien" écrit par Gérard Janichon a été prédominante et a été une véritable révélation pour lui.
Au-delà de sa passion de la voile, c'est la passion du sport en plein air, sa communion et parfois son combat avec ou contre les éléments qu'il évoque. Cet homme depuis son plus jeune âge, aime les défis et tous les sports un peu extrême y compris les sports de montagne: le ski, l'escalade ou le parapente. Yves Parlier a le goût du risque. D'ailleurs, le début du livre parle de son accident de parapente qui le handicape et le fait souffrir lors de son tour du monde en solitaire.
Très jeune, dès 12 ans, il construit son premier radeau en bois et en polystyrène et deux ans plus tard, son premier kayak ! Un peu plus tard lorsqu'il cassera son mât, il démontrera encore son ingénuosité à réparer seul avec son propre matériel.
Le 9 novembre 2000, la course démarre des Sables d'Olonne et Yves Parlier file avec empressement à bord de son voilier Aquitaine Innovations. Dès le départ, il est en tête, il bat même un record , celui de la plus grande distance parcourue en une journée (420 miles...record battu depuis). Dans le milieu de la voile, on le surnomme l'extra-terrestre, un surnom qu'il doit à des choix de navigation surprenants, choix qui lui font gagner ainsi des courses au nez et à la barbe d'autres navigateurs prenant des routes plus raisonnables et mesurées. Ses concurrents sur cette course se nomment principalement Michel Desjoyeaux, Roland Jourdain ou Ellen MacArthur.
Durant plus d'un mois, tout ira bien: passant dans l'hémispère sud en longeant l'Afrique et passant le cap de Bonne-Espérance, il franchit le méridien de Greenwich en tête. Mais le 17 novembre 2000, il casse son mât aux abords des îles Kerguelen. Tout chavire et ses rêves de victoire l'abandonnent, malgré tout le navigateur refuse d'abandonner. Le réglement de la course impose une course sans assistance, sans aide aucune, Yves Parlier devra seul affronter son avarie s'il souhaite continuer.
Ayant déjà renoncé à la précédente édition du Vendée Globe, Yves Parlier refuse d'abdiquer cette fois. Il doit réparer son mât, retailler sa voilure; il gagne alors l'ïle Stewart située au sud de la Nouvelle-Zélande. Après bien des péripéties et des problèmes techniques, il réussit à reconstruire son mât en confectionnant un four de fortune et avec uniquement le matériel à son bord (Yves Parlier est ingénieur en matériaux composites)...il repart enfin vers le Cap Horn...il lui reste tout l'océan Pacifique à traverser et l'océan Atlantique à remonter. Rien que ça !
Et les vivres commencent à manquer puisque la prévision était de faire la course en cent jours...Le passage sur le rationnement de l'alimentation et l'épisode de pêche à la dorade est vraiment terrible. Yves parlier se débrouille donc comme...un "Robinson des mers"..allant même jusqu'à consommer des algues pour survivre ! Il arrivera aux Sables d'Olonne avec une carence en acides aminés, cela signifiant que son organisme commençait à consommer ses propres muscles...
Enfin, le navigateur, qui ne sera pas mis hors course, arrivera aux Sables d'Olonne après 126 jours de mer le 16 mars 2001. A la fin de son livre, il parle avec une énorme émotion de son retour sur terre. Revoir ses amis, sa famille, affronter les gens et les médias. Et aussi il évoque l'avenir de son voilier Aquitaine Innovations, voilier avec lequel il aura vécu de nombreuses aventures maritimes et qu'il va vendre pour démarrer un nouveau projet. Assurément une connivence exceptionnelle entre un marin et son bateau.
Un livre qui m'a beaucoup plu et qui m'a fait découvrir un homme attachant, envers qui on peut éprouver beaucoup de respect et d'admiration, une sorte d'aventurier des temps modernes comme on en rencontre que dans les domaines de la montagne et de la mer. Respect!
Et un grand merci à Adélie..!
Commentaires
Merci pour ce joli compte rendu.