Un roman froid comme son titre. C'est l'hiver en Suède et comme dans les plus "torrides" des romans d'Henning Mankell, on a l'impression que cela va durer toute l'éternité.
Le pendu dont on peut apprécier les voutes plantaires sur l'originale photo de couverture s'appelle Bengt Larsson et pèse son quintal et demi. On le retrouve suspendu à une (solide) branche d'un arbre isolé dans la campagne environnant Linköping. Il fait froid, la neige est omniprésente.
Qui est cet homme? Qui a bien pu le hisser et le pendre comme un trophée après l'avoir atrocement mutilé? Règlement de compte? Vengeance ou un jeu stupide ? Rite sacrificiel en rapport avec les Ases (sorte de dieu de la mythologie nordique) ?
L'inspectrice Malin Fors, entourée de son fidèle Zeke Martinsson et de ses collègues de la brigade de Linköping, va mener l'enquête. Retrouver l'identité du pendu puis savoir qui était ce fameux Bengt, fouiller dans son passé et son passif car la victime sort d'une bien étrange famille...pas étonnant qu'il soit devenu un associal notoire. Inutile d'en dire plus pour déguster ce policier venu du froid, tout est dit, il ne reste plus qu'à entrer dans l'histoire et le style plutôt plat et terne de Mons Kallentoft, s'attacher si on le peut aux personnages peu empathiques et a une inspectrice sans caractère et peu attachante.
Une fois le crime présenté, l'auteur plante le décor avec tant d'application et les chapitres se suivent et se déroulent mollement, sans surprise: je me suis largement ennuyé. Trop de lieux communs, d'artefacts déjà rencontrés: l'enquêtrice, Malin Fors, dans ses rapports avec l'éducation et sa situation de femme divorcée; les différents collègues que l'on passe en revue, que l'on affuble de signes particuliers distinctifs (l'un chante dans une chorale, l'autre élève ses enfants en bas âge, le chef de la section est un immigré qui traine son intégration comme un boulet...). J'ai eu l'impression de lire une copie bien propre, bien appliquée, une recette où malheureusement le plat aurait manqué de temps de cuisson. Je me pose alors cette question, pourrait-on dire: "froid comme un suédois?".
Seule petite originalité dans la forme: l'intervention récurrente du pendu qui parle à notre enquêtrice du fond de ses ténèbres. L'auteur le fait communiquer ses pensées au fur et à mesure que l'enquête piétine..pardon avance.
Au final, pas un énorme intérêt à lire ce livre policier. Une enquête où l'on se perd un peu avec pas moins de 30 personnages -récapitulés dans un rêve de Malin Fors en fin de livre. A déguster avec parcimonie donc sauf si l'on est fan des Jakobsson, Larsson, Johansson, Karlsson, Anderson, Svensson ou Hermansson (tous ces noms sont extraits d'Hiver...).
A noter que les autres saisons existent, l'auteur les a traitées...mais je me contenterais de celle-ci.